Ces dix dernières années, les forces armées françaises ont été engagées dans de multiples opérations extérieures, dans des théâtres et pour des missions variées. Les interventions les plus importantes par les moyens militaires engagés ont été les suivantes :
Depuis 2001, Pamir, en Afghanistan, alors que le retrait des troupes est en cours d’achèvement ;
-Licorne, depuis septembre 2002, en Côte d’Ivoire ;
-Harmattan, entre mars et octobre 2011, intervention militaire contre le régime de Kadhafi en Libye ;
-Serval, au Mali, entre janvier 2013 et juillet 2014, remplacée par Barkhane qui fusionne avec Epervier, dans la zone sahélienne ;
-Sangaris, en Centrafrique, depuis décembre 2013.
A ces engagements s’ajoutent de multiples missions, comme Atalante dans le cadre de l’Union européenne (dans l’Océan Indien) ou la participation à la FINUL au Liban.
Ces différentes opérations, qui ont fait l’objet de multiples retours d’expériences, sollicitent nos forces dans un contexte budgétaire de plus en plus contraint. Toutefois, il ne saurait être envisageable pour la France de mettre un terme aux opérations extérieures pour des raisons budgétaires. L’évolution du monde, des régions en crises, l’irruption de zones d’instabilité peuvent à tout moment exiger l’intervention de la France, tant pour défendre ses intérêts que pour répondre à ses obligations internationales.
Au-delà du retour d’expérience, cette note propose en premier lieu de dresser une liste des constats sur les engagements extérieurs de la France. Ces constats permettront de formuler des enseignements, étape préalable à une véritable mise en perspective du sujet : le renforcement de la prospective pour anticiper les événements, la légitimisation et la justification des engagements extérieurs, les moyens humains et matériels nécessaires aux armées, la question de la sortie des engagements et enfin l’amélioration de la prévention.
Matthieu ANQUEZ