La numérisation croissante de l’ensemble des secteurs de la société a entrainé une explosion du volume de données produites et donc potentiellement exploitables. On estime que les données numériques créées en 2020 devraient représenter, au niveau mondial, un volume de 44 000 milliards de giga-octets, soit dix fois plus qu’en 2013. Les technologies classiques ne suffisent plus pour traiter de tels volumes avec, par ailleurs, des données de plus en plus hétérogènes dans leurs formats. Le « Big Data », la science de l’analyse des données (data science) et l’usage de l’intelligence artificielle (ou augmentée) – également appelés Big Data Analytics – deviennent donc les éléments essentiels de la transformation des organisations. Ils sont placés au centre de l’innovation et de l’activité économique pour faire face aux enjeux « des 3V » présentés par les données : volume, variété et vitesse.
Pour le ministère des armées, le Big Data traduit également l’accroissement du nombre et du volume des données non structurées et hétérogènes générées par la numérisation des équipements et des systèmes d’armes. Des systèmes de géolocalisation à la logistique en passant la gestion du trafic aérien ou maritime, les Armées génèrent et exploitent, dès à présent, une importante quantité de données.
Précurseur dans l’utilisation de l’intelligence algorithmique depuis les premiers ordinateurs (chiffrement, guerre électronique, calculateurs de tir, radars, missiles, etc.), la Défense peut tirer profit des technologies émergentes liées au traitement et à l’analyse des données pour améliorer non seulement l’efficacité de son organisation mais également ses performances opérationnelles dans un environnement de plus en plus « data centré ».