Érigée en priorité par les livres blancs sur la Défense et la Sécurité Nationale (LBDSN) de 2008 et de 2013, la fonction stratégique « Connaissance et Anticipation » définit la maîtrise de l’information comme un facteur clef d’autonomie d’évaluation de situation, de décision et d’action de la France. La performance, la disponibilité et l’intégrité des relais d’information et de communication s’imposent de fait comme des ressources au coeur des conflits actuels. La maîtrise de l’information contribue directement à la supériorité des forces armées et occupe une place centrale dans l’interopérabilité avec les forces alliées et l’optimisation du système de défense par une mise en réseau des acteurs.
Les systèmes d’information et de communication (SIC) sont les outils sur lesquels repose cette maîtrise de l’information indispensable aux militaires. Ils rendent possible la numérisation des opérations, enjeu majeur car véritable démultiplicateur de l’action militaire depuis les états-majors stratégiques jusqu’aux systèmes d’armes. En facilitant grandement l’accès aux informations, ces outils améliorent la préparation des décisions et la coordination des actions, ils apportent dès lors une contribution de plus en plus visible et importante aux missions de l’Armée.
Le paysage actuel des SIC des Armées françaises souffre parfois d’un manque de cohérence et d’une trop grande complexité. En 2011, on estime ainsi que les systèmes du ministère de la Défense représentaient un budget de 3,5 milliards d’euros, soit 10% du budget total de la Défense. Alors que la loi de programmation militaire (LPM) pour les années 2014 à 2019 doit participer au nécessaire redressement des finances publiques, la mise en cohérence des systèmes d’information représente un enjeu essentiel d’une maîtrise plus efficiente et efficace de l’information par la Défense.
En explorant les problématiques stratégiques et opérationnelles auxquelles répondent les systèmes d’information, cette note montre en quoi le programme Systèmes d’Information des Armées (SIA) répond à ce défi de trois manières :