A l’heure où les contraintes budgétaires se font toujours plus pressantes sur les Armées, les échanges entre industriels et forces armées permettent de mettre en place des solutions d’optimisation des coûts. Le Ministère de la Défense britannique a ainsi évalué les gains directs et indirects du passage de 6 contrats différents de support couvrant le même type de moteur à un contrat de support global à près de 300M£ sur une période de 20 ans. Son expérience a permis de démontrer que de tels contrats permettaient d’optimiser le « time-on-wing » des moteurs (d’éviter trop de démontages), d’améliorer la fiabilité, d’allonger le temps d’utilisation des pièces à durée de vie limitée (Life Limited Parts ou LLP) et de permettre un recours plus important aux réparations plutôt que de commander des pièces de rechange.
La mise en place de ce type de solutions contractuelles permet aux opérationnels de disposer d’une meilleure visibilité de l’emploi de leurs machines, avec une souplesse nécessaire en cas de pic d’activité pour des opérations ou au contraire d’une activité réduite. La maintenance est également soumise aux aléas budgétaires impactant in fine les capacités opérationnelles des armées. Les solutions de support global permettent de lisser ces aléas budgétaires pour une disponibilité maîtrisée. Reposant sur des échanges permanents, sur le besoin et les attendus lors des discussions préliminaires puis lors de l’exécution, le côté « vertueux » de ce type de contrat réside dans cette capacité à offrir de la visibilité à tous les acteurs, les industriels y gagnant en planification de production.
Ce type de solution présente donc de réels avantages par rapport aux contrats traditionnels type « Time & Material » avec lesquels un aéronef voit généralement au cours de sa vie opérationnelle, son prix de maintenance (Direct Maintenance Cost) augmenter et sa disponibilité opérationnelle baisser. Illustration de ces avantages, les réponses apportées par les industriels lors des problèmes rencontrés par les turbomoteurs des Caracal français au Mali ont démontré la souplesse des contrats de type « support global » et ont permis aux opérationnels de se concentrer sur la réalisation de leur mission.
A propos des auteurs :
Etienne Daum est Manager chez CEIS en poste depuis 2007, assure au sein de CEIS le pilotage de la veille stratégique concernant le secteur aéronautique. En plus de missions de veille récurrentes au sein de CEIS, Etienne Daum mène des études concurrentielles sur des acteurs majeurs du domaine aéronautique. Il réalise également des études de marché intégrant l’aspect utilisateurs et l’aspect industriels pour des segments précis du marché aéronautique.
William Pauquet est Consultant au sein de l’activité Défense et Sécurité de CEIS, qu’il a rejoint en 2011 dans le cadre de sa formation en alternance de M2 « Défense et Dynamiques Industrielles » de l’Université Paris-II Panthéon-Assas. Depuis, via ses travaux de veille et d’étude, il s’est spécialisé dans l’analyse de l’industrie de défense (monographies, études de marchés) et a développé une expertise sur les secteurs navals et aéronautiques. En 2011, il a été stagiaire au sein de la Sous-Direction Politique et Prospective de Défense (SDPPD) de la DAS où il a travaillé sur la sortie de crise économique.
Axel Dyèvre dirige les activités de CEIS dans le secteur « Défense et Sécurité ». Il est également en charge de CEIS-Bureau Européen qu’il a créé en 2006. Axel a commencé sa carrière comme officier. Consultant en stratégie de 1995 à 1997, il a été ensuite Senior Partner chez DATOPS (maintenant LexisNexis Business Information Solutions), société développant des systèmes d’information de 1997 à 2005. Axel y conçoit, déploie et met en œuvre des solutions de veille et de renseignement pour le compte d’agences gouvernementales et de grandes entreprises. Ayant participé à l’aventure CEIS depuis les débuts en 1997, il rejoint opérationnellement la société en 2006 pour ouvrir CEIS-Bureau Européen.
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